À mi-chemin entre l’essai et le roman, L’origine du futur fait état des mou­ve­ments d’un long voy­age dans l’histoire de l’Amérique du Nord. Un périple intime­ment lié au par­cours per­son­nel d’un homme cher­chant à com­pren­dre ce qui l’a con­stru­it, de même que ce qui a façon­né sa com­mu­nauté et sa famille. Le réc­it que l’on suit tra­verse les ter­res, la Lau­ren­tie, les glaces, le vent, autant que les fon­da­tions des civil­i­sa­tions d’Amérique du Sud et les his­to­ri­ettes de la Neuve-France. Ce regard en arrière nous con­duit sur les traces des pre­miers arrivants et des Pre­mières Nations, un par­cours riche, foi­son­nant d’indices, comme si nous pre­nions dans notre main une poignée de terre et regar­dions fil­er, entre nos doigts, les matières pre­mières de nos orig­ines. Au milieu des références his­toriques et factuelles s’articule aus­si, via l’intimité des pro­tag­o­nistes et de leurs proches, une vision de l’avenir. L’auteur nous entraîne dans un chas­sé-croisé de nar­ra­teurs qui illus­tre par­faite­ment l’idée du par­ti­c­uli­er qui touche à l’universel. Dans cet essai-fic­tion des plus sin­guliers, on peut décou­vrir les échafaudages d’une pen­sée, ses bases, comme on assiste à l’évolution d’une réflex­ion s’appuyant à la fois sur des faits et sur la puis­sance de l’imaginaire. On savoure ici les digres­sions et la richesse du vocab­u­laire; chaque mot plus rare nous rap­pelle la puis­sance de la pré­ci­sion et son pou­voir d’évocation. Vous l’aurez com­pris, il s’agit d’abord et avant tout d’un invi­tant voy­age au cœur des mots.