Nous suivons ici l’histoire d’un restaurateur d’œuvres d’art québécois qui vit à Paris et dont le travail l’amène à s’occuper d’une toile vandalisée par un homme vêtu d’une robe de mariée. Obsédé par cette peinture, il croit reconnaître sa grand-mère dans l’un des personnages représentés. Cette découverte l’amène à repenser aux événements qui ont conduit cette dernière à la folie des années plus tôt, et aux raisons qui l’ont mené à son propre internement dans un institut psychiatrique. Sorte d’enquête psychologique à suspens, ce roman se construit autour de descriptions de lieux et d’œuvres d’art qui vont déclencher les souvenirs d’enfance. On plonge dans son secret familial alors que le héros travaille sur la toile abîmée ou qu’il erre dans les musées et dans la ville de Paris. Les scènes représentées par l’artiste ne seraient-elles pas davantage porteuses de vérité que la réalité elle-même ? À travers ce récit, l’auteur nous amène à réfléchir à la dualité entre folie et normalité, entre le féminin et le masculin. Qui décide ce qui est acceptable socialement ? Sur quel principe se construit l’identité de genre ? La signature rouillée est un roman remarquable court et efficace mêlant plusieurs genres comme le polar et le fantastique. L’auteur y utilise habilement le principe de réminiscence pour faire voyager son lecteur entre le Paris moderne et le Québec rural des années 1980. Ce premier livre inaugurera notre nouvelle collection Coûte que coûte.