Le spectre du terrorisme hante la planète depuis des décennies. Pendant qu’en Occident on faisait rimer islam avec islamisme, qu’on amalgamait monde arabe et terreur, les grands moyens étaient déployés pour venir à bout de la radicalisation de certains groupes. Mais lorsqu’un attentat est commis contre la communauté musulmane elle-même, comme à Québec en 2017 ou à Christchurch en 2019, la donne change. En stigmatisant une population déjà vulnérable, aurions-nous donné naissance à une nouvelle forme de violence politique, l’islamophobie ? Du témoignage à la prise de parole médiatique, d’observations de terrain à la réflexion politique, les carnets de Bochra Manaï approfondissent un débat qui mène trop souvent à l’impasse. La féministe et géographe d’origine maghrébine est donc allée à la rencontre de jeunes dits radicalisé·s ainsi que de leur famille afin de mieux comprendre leur histoire. Sans voix déploie un regard situé et inclusif sur un phénomène complexe, et vient jeter les bases d’une réelle conversation transformatrice.