Florent Vollant est issu d’un peuple de nomades. C’est donc naturellement que ce livre s’est construit au fil de longues promenades avec Justin Kingsley au mont Royal. Il est le narrateur de sa propre histoire structurée autour de trois périodes d’isolement : à 5 ans, dans un pensionnat ; à 18 ans, en prison ; et à 61 ans, dans un hôpital, à la suite d’un AVC. Sur un ton presque chuchoté, ce récit au « je » est imprégné d’images et de mythes que sa culture innue millénaire lui inspire. C’est aussi un témoignage inédit sur la réalité des pensionnats autochtones et sur les conséquences de la délocalisation de son peuple dans des réserves. S’il s’est toujours trouvé face au vent, s’il a souvent été happé par des tornades (en innu, kashtin), les leçons qu’il en a tirées lui ont permis d’avancer et de devenir l’homme qu’il est. Sous des dehors doux et paisibles a bouillonné un adolescent à la recherche de son identité, mais, heureusement, un petit xylophone et une chorale lui ont ouvert les portes de la musique. Il nous parle aussi de ses amitiés musicales, entre autres, les trois Richard (Richard Séguin, Richard Desjardins et Zacharie Richard), et de sa relation tumultueuse avec Claude McKenzie, qui a formé avec lui le duo Kashtin, premier groupe autochtone à obtenir une renommée internationale. Ardent défenseur de la nature, ambassadeur des Premières Nations et mentor auprès de jeunes musiciens, Florent Vollant affiche sa volonté de perpétuer la culture et les valeurs des autochtones. Un récit à la fois touchant, amusant et éloquent. Coécrit avec Justin Kingsley, auteur du Sens du combat, la biographie à succès de Georges St-Pierre, Nanimishkin souhaite contribuer à la réconciliation des peuples.