« Les jeux, les jeux, y’a pas juste ça dans la vie ! Tu devrais te trouver une vraie job. » Ces phrases, la gameuse professionnelle missharvey les a entendues un nombre incalculable de fois. Pourtant, quand on regarde le CV exceptionnellement fourni de Stéphanie Harvey, on peine à croire qu’elle est née en 1986. Bachelière en architecture et détentrice d’une maîtrise sans mémoire en développement de jeux vidéo, elle est considérée comme une bâtisseuse dans ce domaine. Cinq fois championne de la Coupe du monde du jeu Counter-Strike, elle est aujourd’hui une sommité pour les joueurs. Une superstar, même. Dans cet univers masculin, la Québécoise est également une pionnière. Elle a brisé une tonne de plafonds de verre, souvent sans même savoir qu’ils existaient. Alors qu’au début des années 2000 le jeu vidéo était plutôt vu de façon péjorative et perte de temps, Stéphanie Harvey se hissait au sommet du monde dans son domaine. Depuis, elle s’est fait un devoir d’éduquer la population sur la discipline nécessaire pour accomplir cet exploit, mais tient aussi à sensibiliser les gens sur la cyberdépendance, la cyberintimidation, la cybersécurité et le cyber bien-être. C’est ce qu’elle appelle « les 4 C de missharvey ». Si le mot cybercitoyenneté ne dit rien au commun des mortels, il est devenu pour elle un champ d’expertise, qu’elle analyse et explique. Ayant vécu les balbutiements de l’Esport, la jeune femme en a long à raconter et, surtout, à enseigner sur ce monde encore méconnu.