Août 1837. Victor Hudon tient commerce à Saint-Césaire, au coeur du coin de pays normalement tranquille dit des « Quatre Lieux », tandis que Marie-Philomène, sa femme, s’occupe de la maisonnée et de leur fils. À l’heure où monte la grogne populaire à l’endroit des occupants anglais, qui semblent piller tout sur leur passage, le jeune marchand se défend tout de même de se joindre aux insurgés. À son magasin de pacotilles, des clients pestent contre ces « envahisseurs » impénitents. Dans sa sagesse, Victor s’impose la prudence, se contentant d’abord d’observer, d’écouter, et de donner timidement son opinion. Mais, entraîné par un ami impliqué dans la cause, il accepte de participer à quelques rencontres clandestines, dont celles tenues à l’auberge Godreau, où des visiteurs débarquent de plus en plus fréquemment pour préparer la rébellion. Là, il fraye, selon sa femme, avec les « moins recommandables » du patelin, ce qui lui fait appréhender le pire pour sa famille. Pendant ce temps, le curé Lamarre exhorte ses ouailles à prêter allégeance à la nouvelle reine Victoria et à se conformer à l’ordre établi. Au village, la tension monte d’un cran. Accusations de trahison, saccages, rumeurs de soulèvement… L’existence jadis paisible qui régnait dans les paroisses des Quatre Lieux paraît bien loin. Aux abords de la petite auberge où les esprits s’échauffent, Victor et Marie-Philomène arriveront-ils à traverser cette période trouble et à retrouver une vie plus sereine ?