Dans cette ville où brille partout l’aluminium des structures, il déplace son corps fragile entre la maison, le travail, l’hôpital et les berges du fleuve, où se mêlent le froid, l’eau salée et le vent. Même s’il aime avant tout les histoires et la fiction, il énumère, avec une voix comme des ailes cassées, ses confessions : la solitude, sa peur de mourir, ses maladresses dans toute forme de relation sociale. Au plus profond de l’ordinaire de la vie, il attend que quelque chose se passe, prenne feu, l’éblouisse. Heureusement, elle est là, elle, comme une luciole infatigable. Il la regarde se réveiller et préparer le café, il lui écrit des poèmes. Il lui promet qu’il lui fera visiter la ville, qu’ils iront percer le secret des arbres. La scoliose des pommiers entraîne le lecteur et la lectrice tour à tour dans les grands espaces et dans les espaces fermés, ceux qui emprisonnent et protègent de la vie extérieure. Entre réconfort des objets du quotidien et imagination folle des images, s’énonce partout l’espoir d’un lien authentique avec les autres.