Ici et maintenant regroupe une quinzaine de chercheurs contemporains, tant du Québec et du Canada que de l’étranger, autour de la question de l’habiter. Le terme « habiter », en philosophie et en géographie, exprime une caractéristique fondamentale de l’être, soit une « “poétique” du monde qui questionne l’être de l’habitation humaine ». L’habiter est donc le produit de la relation de l’humain à la terre, une relation comprenant à la fois un ensemble de pratiques et une conscience singulière de la nature et de l’espace. À côté des pratiques habitantes et de l’être sur Terre, l’habiter peut également être considéré comme un co-habiter. Il est alors question de la dimension spatiale de la socialité ou encore de la dimension collective de l’habiter. L’habiter, d’abord pensé par les philosophes au cours du XXe siècle a essaimé depuis dans les sciences humaines et sociales, en particulier en anthropologie, en géographie, en sociologie et en urbanisme, au point d’être devenu ces deux dernières décennies un concept essentiel dans les disciplines concernées par les questions de spatialité. Plus récemment, plusieurs perspectives d’analyse se sont penchées sur la représentation de l’habiter dans les œuvres de fiction, telles que la géocritique, l’écocritique et, plus récemment, la mésocritique, dont elle constitue l’objet d’étude privilégié. Ainsi, ce collectif a pour objectif de montrer comment la fiction contemporaine envisage l’expérience du milieu urbain – et plus précisément l’expérience de la ville considérée à l’échelle de la métropole ou de la mégapole – par ses habitants et habitantes ou, en d’autres termes, comment la fiction contemporaine représente l’habiter et les pratiques habitantes au sein de la ville. Figurent ici, toujours dans une perspective transmédiatique, des analyses d’œuvres littéraires, mais également cinématographiques, vidéoludiques, bédéiques et télévisuelles.