Fragments de monstres fait découvrir aux lecteurs une poésie au langage surprenant, direct, qui oscille continuellement entre les détails meublant la banalité du quotidien et les grands évènements qui forment la base de notre existence. La poète écrit : je me suis foulé la vie / depuis elle reste fragile, et d’entrée de jeu, l’on comprend ses grandes et petites joies, mais aussi les subtiles blessures, souvent innommables, qui jalonnent sa destinée tout comme la nôtre. J’abandonne la beauté sur la place publique pour l’intime il ne reste plus que mes fragments de monstres mes craintes et mes vieux pyjamas Mayra Bruneau Da Costa se dévoile sans hiérarchie et sans filtre, évoquant sa réalité de manière franche et brute. Pourtant, en filigrane, se lit toute sa pénétrante complexité : son passage à la vie adulte, sa découverte de la sexualité, l’évolution de son couple, sa façon de vivre sa féminité. Dans ce livre, la poète met en scène son très riche rapport au monde avec une honnêteté et une clairvoyance étonnantes, entre autres en ce qui concerne ses relations avec ses proches. Les espoirs et les peurs se côtoient comme sur une corde à linge, à la fois portés aux quatre vents et bien attachés au fil qui les rassemble.