Ils ont beaucoup marché, avant comme après, seuls et ensemble, ici ou ailleurs. Pour des causes et pour le plaisir, pour déjouer « la voleuse de temps ». Celle-ci s’est dévoilée alors qu’il boite depuis un moment déjà. Le couperet tombe vite : il est atteint de la forme primaire progressive de la sclérose en plaques. Du choc initial à la quête d’un certain équilibre, la route est longue et ponctuée de renoncements, de faux pas, mais aussi de périodes d’apaisement et de plénitude. Comme la voleuse de temps, le temps « tout court » fera son œuvre et entraînera notre duo sur des chemins qu’ils n’auraient autrement jamais fréquentés. Malgré son impuissance face à cette nouvelle réalité, elle l’accompagne au mieux, avec ses forces et ses faiblesses, comme lui avance au rythme des espoirs et des déceptions. Ensemble, ils apprivoiseront en toute simplicité l’incertitude que la maladie accentue. Et si la cadence ralentit, elle a non moins pour effet de ramener Cécile et Raymond à l’essentiel : une vie riche faite de rencontre et de partage. Une marche incertaine est un texte surprenant, tendre et relevé d’une fine touche d’humour, dont la lecture arrachera peut-être, au détour, une larme ou deux.