Par un soir de novembre, j’ai fait une rencontre que je regrette encore à ce jour. Tant de fois, j’ai souhaité ne jamais être allée à cette soirée. Ne jamais avoir croisé la route de cet homme qui a détruit ce que j’avais de plus beau en moi. Petit à petit et contre ma volonté, il s’est emparé de ma parole, de mes décisions, de mes désirs, de mes rêves et de mes droits. Il a fait de moi une statistique de plus dans l’horrifiant compte des femmes violentées. Pendant des mois, ma vie a dépendu des humeurs de mon bourreau. J’ai subi des violences physiques, psychologiques, économiques et sexuelles aux mains d’un récidiviste qui a passé entre les mailles du système. Pendant des mois, tout ce que je souhaitais, c’était survivre jusqu’au lendemain. Jusqu’au moment où je rassemblerais assez de courage pour le dénoncer. Et me sortir enfin de ce calvaire.