Une reconnaissance juridique est-elle suffisante pour conférer une identité culturelle? Comment composer avec un héritage familial qui est demeuré tabou? Et lorsqu’on a été assimilé, peut-on revendiquer l’appartenance à une culture qui nous est somme toute étrangère? Voilà le genre de questions qui taraudent Daphnée Poirier, car, malgré une ascendance abénaquise par une branche de sa famille, elle éprouve un profond malaise à prétendre appartenir à l’«autochtonie canadienne». Dans cet essai intimiste, l’autrice puise dans son histoire personnelle et familiale pour s’interroger sur les fondements de l’identité culturelle des Premiers Peuples, par-delà le statut juridique conféré en vertu de la Loi sur les Indiens. Sans porter de jugement sur la légitimité des pratiques d’affirmation identitaire, elle analyse les ressorts sociaux et institutionnels qui contribuent à essentialiser et à instrumentaliser l’identité autochtone et, par extension, à perpétuer le système colonial au Canada. Alors que les enjeux autour de l’appropriation culturelle défraient les manchettes, Pourquoi je ne suis pas une Indienne jette un éclairage différent sur la complexe et délicate question de la transmission identitaire. Pour sortir d’un rapport colonial avec les Premiers Peuples, il est temps de reconnaître la richesse des cultures autochtones et d’assumer pleinement notre responsabilité collective dans le génocide dont elles ont été victimes.