L’histoire commence dans les airs, avec le rapt du soleil. Une blessure suffisamment grande pour pousser une fille hors d’elle-même. Dès lors l’avenir semble perdu : « l’horizon quelque part / se jette d’une falaise ». Ce livre, déplié comme une carte routière, retrace le trajet de sa guérison. Au fil de ces poèmes tout en images vibrantes et en incantations, l’attention descend pour entrer dans le corps, le percer, creuser un terrier. Jusqu’aux racines. On ne se métamorphose jamais seule, et c’est entourée de celles qui l’ont précédée dans cette marche vers le pouvoir d’être soi que l’héroïne se rebâtit. Celles qui flambent, en brûlant, se transforment : « je souderai mes visages / en un corps vieilli ». « Il y a une consolation possible », oui, à même cette quête, à même le courage de brûler. Parmi celles qui flambent s’offre comme un baume à celles et ceux qui portent aussi une blessure.