Guadeloupe, 2009. Alors que la crise secoue le pays, Inès, fille d’un Guadeloupéen et d’une Québécoise, se rend chez sa grand-mère Théolia. Avant de mourir, celle-ci réunit auprès d’elle son fils et sa petite-fille qui ne se sont pas vus depuis plusieurs années, l’un vivant à Paris et l’autre à Montréal, afin de les réconcilier avec leur passé. Dans l’avion, Inès lit un manuscrit de son père écrivain et redécouvre une partie de sa vie sous un nouvel angle. À cause de cette lecture, les branches de son arbre généalogique sont secouées et la quête identitaire qui l’habite de tout temps s’exacerbe. Commence la remontée d’Inès vers ses origines, essentielle pour comprendre ce qui l’a construite. Et comme si les fantômes pouvaient discuter avec les vivants, Gaston Miron, Saint-John Perse, Alain Grandbois et Aimé Césaire viennent teinter de poésie la mémoire des événements et orienter la réflexion vers leur signification cachée. En Guadeloupe, quand quelqu’un meurt, on dit « qu’il est monté ofilao » : une expression créole aussi magnifique qu’énigmatique, porteuse de sens et de mystère, à l’image de ce premier roman d’une dramaturge, qui est aussi une comédienne et une historienne. Touchant et imagé, Ofilao est un livre habile, à la trame narrative bien tissée, et rempli de références littéraires. Un savoureux mélange de nuances et d’éclats dans l’écriture, qui révèlent une autrice que nous ne sommes pas près d’oublier.