Marginaux. C’est l’étiquette donnée à ceux qui ne font rien comme les autres. Fiers de l’être, c’est la réaction de Raymond Viger et de Danielle Simard devant cette désignation. C’est également une invitation à embrasser les possibilités qui résident au-delà des normes. Parce que 25 ans d’intervention auprès des jeunes marginaux façonnent une perception unique du monde. Marginaux et fiers de l’être, c’est la chronique des événements qui ont jalonné le parcours d’un travailleur de rue/pilote d’avion/journaliste devenu éditeur, et de l’organisme communautaire légendaire que sa conjointe et lui ont mis sur pied à Hochelaga-Maisonneuve. Sur le ton de l’anecdote, le narrateur évoque, entre autres, la fondation du premier journal de rue francophone au monde, le premier à avoir donné une voix aux jeunes marginalisés en les initiant à l’écriture; on y découvre aussi l’histoire du long siège visant à légitimer l’art urbain auprès des décideurs et ainsi offrir un tremplin à toute une génération de jeunes issus de milieux défavorisés. Marginaux et fiers de l’être. Le titre, brandi comme un trophée, coiffe un récit singulier de détermination. Le récit d’un engagement social indéfectible dédié au secours d’autrui, quitte à devoir bousculer, le cas échéant, les usages ou les institutions établis. Une histoire d’entêtement réfléchi et d’obstination sélective. Empreint de cet humanisme direct propre à la philosophie de l’organisme, Marginaux et fiers de l’être, testament social d’un couple hors du commun, compose avant tout une sorte de défi lancé au défaitisme.