Porté par des voix ardentes, au souffle à la fois puissant et intime, ce roman fait résonner jusqu’à nous les battements de la guerre et de l’exode. Assia s’accroche à la poésie et à une petite poupée, talisman de son enfance et gardienne de sa raison, pour surnager dans le chaos. Son amoureux, Akram, travaille pour les casques blancs, parcourant Alep ravagée, s’efforçant de repousser ses pensées kamikazes, de compter les survivants plutôt que les morts. Lili, sa mère d’origine québécoise, démantèle les albums photos et s’exerce à laisser derrière toute possession matérielle. Eshan, son jeune frère, cesse de parler, de manger, de grandir. Alors que les attaques s’intensifient, certains se résignent à prendre la fuite. Mais leur longue cavale pour quitter la Syrie et rejoindre le Québec à partir de l’Europe, franchir les frontières fermées et la mer déferlante s’avérera aussi insupportable, aussi désespérée que le quotidien bombardé qu’ils tentent de quitter. Où qu’il se pose, l’oiseau-présage, l’oiseau-trompeur, l’oiseau-grenade menace de tout faire exploser…