Avril 1865. Le temps d’un trajet en carriole un soir de pluie, deux âmes en peine se côtoient. Honorine Bergeron, une jeune veuve rejetée par sa belle-famille après la mort de son mari, doit retourner vivre bien malgré elle chez sa mère, à Saint-Liboire. John Surratt, un des conspirateurs de l’assassinat du président américain Abraham Lincoln, a fui les États-Unis, où sa tête est mise à prix. Il n’a qu’un recours : se cacher au nord de la frontière, où il sait qu’il pourra trouver refuge grâce à des complices en exil à Montréal. Malgré les pressions de sa mère et du curé, Honorine a la ferme intention de demeurer veuve, puisque ce statut lui accorde le droit de se soustraire à la tutelle d’un homme. Or des rencontres feront vaciller sa résolution. Rompue par les travaux de la ferme et inquiète de la santé défaillante de sa mère, elle se laisse courtiser par Donatien, son voisin. Elle fait aussi la connaissance d’un pasteur anglican, Thomas Fryer, nouvellement installé à Saint-Hyacinthe, et puis il y a aussi ce mystérieux Américain dont le destin semble s’obstiner à croiser le sien. Car John Surratt, caché dans ces lieux inviolables que sont les églises, les presbytères et les monastères, n’est jamais bien loin. Parviendra-t-elle à rester célibataire, entre les pressions du curé et les lourds travaux de la ferme ?