Montréal est en état de choc. C’est la quatrième femme qu’on découvre dans une ruelle, morte, sauvagement torturée. Manifestement, il s’agit de l’œuvre d’un tueur appliqué, minutieux, perfectionniste, qui obéit à un rituel immuable. La journaliste Marie Pinelli veut un scoop. Pourquoi l’enquête policière piétine-t-elle ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de chat éventré qu’on retrouve chaque fois à côté du corps de la victime ? Et ces vêtements soigneusement pliés ? Ses hernies discales la mettent au supplice, le machisme de son patron l’horripile, mais ses instincts de journaliste prennent le dessus. Elle remuera ciel et terre pour arriver à ses fins, quitte à mettre sa vie en danger. L’Homme aux chats nous entraîne dans une plongée vertigineuse au plus profond de la conscience d’un tueur en série, en même temps qu’il nous fait partager l’atmosphère survoltée d’une salle de rédaction et le quotidien exigeant, mais si peu héroïque, des policiers. Par exemple, celui de François Prévost, qui est chargé de l’enquête et qui ne peut s’empêcher d’être bouleversé par ces drames humains, petits et grands, dont il est témoin tous les jours. Grâce à son écriture directe, impitoyable, Michèle Ouimet sait nous captiver dès la première page. Elle nous ménage toutefois des éclaircies, des moments de lumière, nous promène entre le rire et l’horreur, entre violence et tendresse.