Les ouvrages du temps sont autant de fragments épars présentés en quatre saisons, pour en nourrir les prochaines. D’abord, les dormances de l’hiver, les pauses, les au revoir et les finalités, puis les orbes de l’automne, la maturité et sa lumière. Suivent alors les occurrences de l’été de tous les possibles avant de retourner aux hoiries du printemps, de la mémoire et des héritages. La grande majorité des poèmes et des chansons sont inédits, mais vous reconnaîtrez peut-être aussi quelques textes du florilège chansonnier de l’auteur, fils d’auteur. « Les chemins ainsi tracés par Boulerice nous font voyager de sommets en sommets indifférenciés, ceux de la culture populaire et ceux de la culture savante, et ils le font, car c’est là une de marques, un des miracles de l’art et de la culture, sans jamais nous dépayser. L’amour est ici un des nécessaires ingrédients de ce miracle, et il est sous toutes ses formes omniprésent dans ces pages. Les saisons dont il est ici question sont bien entendu celles que traversent les individus, mais ce sont aussi celles que nous traversons collectivement. En les racontant, Boulerice réfère alors souvent à notre histoire, à ses héros, à ses légendes, et certaines de ses plus belles et émouvantes pages y sont consacrées. » Extrait de la préface de Normand Baillargeon * J’ai le cœur en tondre Consumant peu à peu Le goût des rituels De ton eau et des corps Un soleil d’amadou Dans le bois qui s’enflamme J’ai la mort qui s’élève Impatiente à nos vies J’ai le cœur en tondre Dans le bois de ma tombe Qui pousse en silence Dedans les landes lourdes Ma flamme est de vie Ma flamme est de mort Ma flamme me survit Dans le cœur du bois mort