Gabrielle regarde son ventre gonfler avec effroi. Chaque jour sa peau s’étire un peu plus. Pourtant, personne ne remarque sa silhouette nouvelle. Comment s’en étonner ? Les contours de son existence sont flous. Jamais ses parents ne lui portent attention ; un album de bébé vide devient la preuve ultime qu’ils ont toujours voulu l’annihiler. Les morcèlements traite d’une angoisse si grande qu’elle brouille les perceptions, d’une terreur si vaste que le corps se fige, craquèle, risque à tout moment de se fragmenter. Comment appartenir au monde si on ne sait que détonner dans l’espace ?