Lorsque le Canada est frappé par le nationalisme québécois, Pierre Elliott Trudeau a un plan. Il sait que le mouvement est alimenté par l’idée du Québec comme représentant d’un des peuples fondateurs du Canada. Avec la Loi sur les langues officielles (1969) et le rapatriement constitutionnel (1982), il s’emploie donc à miner cette idée, à programmer la division du Canada français et à retourner les francophones minoritaires contre le Québec. / Ce qui surprend toutefois, c’est que les juges ont par la suite décidé de s’approprier le plan. Ils fidélisent les francophones minoritaires. Ils isolent le Québec. Ils mettent Ottawa au centre du jeu. Pourquoi ? Le présent ouvrage déconstruit le piège tendu au Québec, démontre comment le Québec et les francophones minoritaires peuvent contraindre les juges à faire dévier le cours des événements, et suggère que le Québec peut y trouver une nouvelle occasion de tendre ses ressorts politiques pour reprendre l’initiative. / Apporte un éclairage nouveau sur le rôle des juges comme acteurs agissant à l’intérieur d’un réseau d’acteurs institutionnels. Fouille l’arrière-plan historique de l’actuel projet fédéral de réforme de la Loi sur les langues officielles, porté par la ministre Mélanie Joly, puis par la ministre Ginette Petitpas Taylor. Pointe une nouvelle occasion pouvant s’ajouter au récent mouvement d’affirmation du Québec, exprimé par les lois 21 sur la laïcité et 96 sur le français.