Le 21 décembre dernier, David, mon ami d’enfance, s’est livré aux policiers pour le meurtre de sa femme. Son motif ? La violence conjugale dont il affirme avoir été victime depuis le début de leur union maudite. Le verdict de culpabilité – homicide volontaire – a été prononcé, et celui dont je me suis toujours senti responsable a pris le chemin du pénitencier. Or, je sais de source sûre qu’il n’a pas abattu la tortionnaire qui lui empoisonnait l’existence. Pourquoi David s’est-il attribué un crime qu’il n’a pas commis ? Se pourrait-il qu’il ait eu envie, pour une fois dans sa vie, de passer pour un de ces indomptables mâles alpha qui font payer tout affront à leur virilité ? Voilà qui clouerait le bec à ceux qui, de la cour d’école au lit conjugal, ont fait de lui leur souffre-douleur… Maintenant, je n’ai qu’une obsession : celle de l’innocenter malgré lui. Armé de notre passion commune – le jeu de Monopoly qui nous a vus grandir –, je visite mon ami chaque semaine, dans l’espoir de le pousser à admettre la vérité. Si seulement je pouvais lui dénicher une carte de sortie de prison sans frais…