Deux enfants, des jumeaux, fille et garçon. Une mère sans mots, sans défenses, sans moyens, en apparence inapte, mais « adorante ». Un père pourvoyeur, violent, terrifiant. Une maison bancale sur un terrain en sable bordé par un précipice ; un « trou » au fond duquel une usine rejette des vapeurs doucereuses et toxiques. Voilà le décor qui voit grandir Claire et Raymond, héros fragiles et bouleversants dont la seule chance, dans la vie, est « d’être deux ». Que fait-on quand chaque geste, chaque moment, chaque être peut devenir source de danger ? On joue, comme le font les enfants, par intuition. « On disait qu’on était des oiseaux ! » « On disait qu’on était libres ! » Mais, quand le jeu ne suffit plus à tenir le malheur à distance, tout se met à basculer. Avec une empathie, une sensibilité à fleur de peau, Sylvie Drapeau dote ses personnages des armes puissantes de l’imaginaire. Le jeu de l’oiseau est une ode à l’instinct de survie, à la force de l’amour maternel.