En 1981, les filles joueuses de la Ligue Nationale d’improvisation (LNI) ont rédigé un texte qui exposait leurs doléances concernant leur expérience d’improvisatrices : manque d’écoute de la part des joueurs masculins, difficulté à imposer leur présence et leur humour, etc. Pour savoir si ce manifeste avait changé les choses, les autrices Walsh-Viau et Joubert ont procédé à l’analyse de plusieurs impros qui ont suivi cette réunion; elles mettent en évidence le bien fondé des plaintes des joueuses mais aussi leurs techniques et leurs astuces pour déjouer la mainmise masculine sur la patinoire : comment imposer des personnages féminins qui échappent aux stéréotypes de la mère, de la vamp, de l’idiote; comment retourner une situation à son avantage, déjouer les contraintes physiques et psychologiques, comment prendre, enfin, sa place. L’essai se clôt sur une réflexion concernant la situation actuelle : les filles sont plus nombreuses qu’avant à faire de l’impro mais il leur reste bien des défis à relever. Inspirées par des mouvements comme #metoo, elles dénoncent certains aspects moins reluisants du monde de l’impro et s’organisent pour faire de l’improvisation un lieu où elles pourront donner leur pleine mesure, librement. Ce livre replongera les nostalgiques dans l’univers des matchs d’impro à TéléQuébec puisqu’ils retrouveront des noms connus tels que Sylvie Legault, Sylvie Potvin, Gilles Renaud; il captivera tout autant la nouvelle génération qui se retrouvera dans l’évocation des initiatives récentes en impro sur les nouvelles plateformes et reconnaîtra les figures actuelles de l’impro comme Salomé Corbo et Pascale Renaud-Hébert.