Eftihia Mihelakis voulait discuter d’enseignement sans se parer de concepts vides. Avec Catherine Mavrikakis, Jérémie McEwen et Josianne Poirier, elle propose ici une réflexion nouvelle sur le Québec, issue des points de vue incarnés dans les milieux universitaire et collégial, avec un regard décloisonné et résolument tourné vers l’avenir. Avant tout, cet essai-dialogue se demande : où commence réellement l’enseignement ? Pendant la petite enfance, peut-être. On y joue et y rejoue la scène du « faire-semblant ». Au cours de l’enfance et de l’adolescence, sans doute. On apprend malgré nous à vivre entre deux mondes, à ménager les excès du corps et les devoirs de l’institution. Et à l’âge adulte ? Que nous reste-til de l’enseignement sinon d’enseigner seulement pour se rendre compte qu’on y participe depuis toujours ? Enseigner, c’est commencer, et commencer encore, et accepter qu’il n’y aura jamais de finalité à apprivoiser ou à contrôler, même s’il y a toujours des objectifs pragmatiques à instaurer et à véhiculer.