Je m’arrête ici. Un regard se pose au plus près de vivre. L’instant capté est à la fois fragile et immense : ce n’est pas rien, un corps, dehors. Comment mesurer la distance entre ce que l’on perd et ce que l’on laisse, entre les limites de soi et celle du monde, entre le vaste et le petit ? Le quotidien devient le témoin d’une tendresse cachée où se fabrique, par fragments, une mythologie de l’intime et de la solitude : un matelas, une fleur, la neige. Est-ce le matin ou la chambre noire qui révèle en premier ce qui nous reste ? Je ferai battre le coeur des pommes n’est pas un testament. C’est une lettre d’amour à ce qui nous dépasse et nous survit. Avec des photographies de l’auteur