Profitant de la tribune de ses classiques tutoriels de maquillage, l’autrice Nathalie Boisvert se fond aujourd’hui dans son personnage et n’a plus l’intention de nous mentir : pour l’effet du temps sur notre visage, les choses ne vont pas s’améliorer… Dans Facelift, chacune des régions faciales à couvrir au plus vite devient le prétexte d’une plongée dans les eaux troubles de la beauté qui vieillit et qui a arrêté d’obéir aux normes. Nathalie Boisvert fait ici un clin d’œil aux youtubeuses les plus suivies pour tenir tête à toutes les hégémonies du corps et du visage qui enferrent les femmes. À la croisée du slam, de la poésie et du conte, La fureur immobile retrace quant à elle le parcours qui a mené cette même Nathalie de la vie de famille rangée et étouffante à la fuite salvatrice. Passant de l’hôtel d’autoroute aux vertiges du vide, elle atterrit à Verdun, où sa faune bigarrée lui donnera un second souffle. À la fois cri du cœur et quête de libération, ce diptyque autofictionnel se veut un appel d’air pour toutes celles et tous ceux dont la société du paraître efface toujours un peu plus les contours.