Le tome 2 de Dryade, Les mandagores, confirme haut et fort le talent de Stéphanie Leduc, la consacrant comme une autrice à l’avant-plan de la bande dessinée fantastique québécoise ! Avec ce tome 2, on en découvre encore plus chez Stéphanie, encore plus de cette maîtrise époustoufflante du dessin et de l’anatomie, de ces couleurs d’un autre monde qui défient l’entendement, de ces pages qui nous entraînent dans un monde étrange où une nature luxuriante, mais menacée, est omniprésente. Jamais, au Québec, un univers fantasmé n’aura été si solidement et crédiblement construit et inscrit sur les planches d’une bande dessinée. Le premier tome de Dryade a été salué comme une oeuvre phare de la bande dessinée québécoise érotique. Pour les nombreux amateurs qui attendaient la suite, l’attente en aura valu la peine. La luciférine, cette énergie solaire mystérieuse, est de plus en plus incontrôlable. Alors que Flore continue son apprentissage de ce monde étrange, que l’étau se resserre autour des envoûteurs et que les mandragores étendent leur emprise sur ce monde dévasté, une mystérieux personnage, la jardinier, fait son apparition. Un récit érotique, certes, mais un récit passionnant en soi, puisque les scènes sensuelles et érotisées ne sont jamais gratuites et sont clairement motivées par l’histoire. Des moments sombres et violents côtoient des moments tendres et paisibles, assaut et séduction se chevauchent, sans aucune censure, le tout dans un défilé exubérant de couleurs où la ligne savante de Stéphanie explore l’anatomie masculine et féminine de manière experte. Rarement aura-t-on vu une telle maîtrise du corps et de ses représentations qui s’enchevêtrent dans une nature qui combat les séquelles de l’action dévastatrice de l’homme sur la planète.