Chouchou survivra-t-il au départ de sa mère, à l’amour surchauffé des sœurs Mzèna, au Grand Prix surprise qui l’attend, à la garde de Zigzag l’enfant sauvage, aux fulgurances du possible, de l’idéal, du corps et de l’umami des fluides ? Comment se consoler du pire sans tomber dans le commerce des réputations ? Comment savoir être pauvre avec talent, comment mourir sans vivre d’abord l’absolu du relatif ? Les adolescents attardés de ce monde inouï ne vieilliront-ils donc jamais, eux qui prennent les libertés interdites à bras le corps et en siphonnent la substantifique moelle jusqu’à plus soif ? Amorcé alors que son auteur avait dix-sept ans, ce texte enfiévré brille par ses ivresses lexicales, ses lucidités imparables, ses larmes dévorées. Long rêve éveillé, fable désenchantée et tragique qui badine et écorche, il nous entraîne par-delà les conventions littéraires habituelles et signe l’arrivée d’une nouvelle voix, qui entre en littérature par la porte royale des audaces survoltées et des intuitions ducharmiennes.