Alors que l’odeur du thé se répandait dans la pièce, j’ai eu l’étrange impression que tout était lié, de la peine qu’on avait enfouie, bien enterrée au creux de nos os, jusqu’à cette solitude destructrice qui nous minait aujourd’hui. — Pourquoi on fait ça, han Vincent ? À cause qu’on détruit toute, tout l’temps ? C’est un hiver de grande, de froide solitude. Au bord de la petite baie Cascouia, dans le chalet familial laissé à l’abandon depuis des années, Sarah peine à se réchauffer. Pourquoi fuit-elle en avant, tête baissée, sabotant toutes ses chances de bonheur ? Pourquoi tente-t-elle de se punir d’une faute qu’elle n’a pourtant jamais commise ? C’est ici, dans ce village du Saguenay, que son père est mort dans des circonstances troubles, alors qu’elle n’avait que onze ans. C’est ici qu’à trente-cinq ans Sarah essaiera de comprendre. Et que, seule ou avec d’autres – son revenant de frère, ses voisins bienveillants et ce petit garçon à la présence providentielle –, elle finira par se reconstruire. Porté par les voix de personnages plus vrais que vrais, ce premier roman plein de vie est le récit d’un sauvetage, une ode à la solidarité et à l’esprit de communauté.