« Tel un parachutiste, je scrute la Terre, ocre, verte, bleue, marron. Toutes ses surfaces s’offrent à moi et m’invitent à sauter. Je charge mes yeux et tous mes muscles pour une séance de travail à l’huile. Bleu outremer, rose madère, noir d’ivoire, blanc de titane, terre de Sienne. Des médiums : térébenthine de Venise, huile de Hollande, autant de mots chargés d’histoire, de voyage et de passion. Ceci provoque en moi des plaisirs indicibles. Tout comme un festin endormi, je retrouve, avec une certaine tendresse, la peinture à l’huile. Hier, j’étais empressé, et la couleur n’avait pas de noblesse à mes yeux. Tout devenait feux d’artifice, fête débordante. Dans une retenue que l’expérience enseigne, je désire dévêtir doucement les teintes et retrouver leur nudité. »